Je vais vous raconter comment l'otite de Mathurin m'a ramenée à un resto à Tokyo et à cette histoire de salade...
Mathurin, aujourd'hui 22 ans et, habitant à Nantes, revient un soir à la maison avec une otite. Quel meilleur endroit que la maison pour se faire soigner et chouchouter, n'est-ce pas !
Après plusieurs jours avec douleur et fièvre à ne pas pouvoir manger, il a de nouveau faim. Or on remarque qu'après chaque repas, il a une poussée de fièvre avec un gros coup de barre et des plaques rouges sur le visage.
Point B
Alors je comprends qu'il fait une leucocytose digestive. La leucocytose est une augmentation des globules blancs, et il y a augmentation des globules blancs lorsque l'organisme a détecté un intrus et se mobilise contre lui. La leucocytose digestive est une réaction de défense contre un élément alimentaire que le corps juge toxique : un aliment transformé ou simplement cuit.
Ce phénomène est normal chez l'être humain, et passe crème quand on va bien. Mais Mathurin avait déjà une infection avec son otite, alors voir ses globules blancs se mobiliser contre son repas plutôt que contre son infection lui provoquait une poussée de fièvre et un malaise général, car son système immunitaire s'épuisait à combattre sur tous les fronts.
La solution au problème de la leucocytose digestive est simple : manger du cru en début de repas (ou bien sûr, son repas entièrement cru) ne provoque pas de réaction des globules blancs, car les aliments crus naturels sont parfaitement bien reconnus par l'organisme grâce à leurs enzymes naturels, absents ou presque des aliments transformés ou cuits.
Point C
Je réfléchis alors à la manière d'apporter facilement le plus de nutriments et de matière crue à Mathurin qui a vraiment besoin d'énergie, et je repense au resto Crisp Salad où nous allions à Tokyo. Il s'agit d'un endroit où l'on composait sa salade soi-même (y compris avec des aliments cuits et animaux pour ceux qui voulaient) dans un saladier, dont le contenu était ensuite coupé en tout petits morceaux avec un hachoir manuel (vous savez, cette lame courbe avec deux poignées), avec un résultat final qui ne tient plus dans un saladier, mais dans un bol. La salade est dense, bien plus facile à manger que lorsque ses composants sont simplement coupés en morceaux, et l'on peut ainsi avaler beaucoup plus de verdure et de crudités. Avec une bonne sauce pour lier le tout, avec des noix, des graines, du tofu pour apporter de la texture et du consistant, on a un plat complet riche en vitamines, en enzymes, satisfaisant, et qui ne provoque pas de leucocytose digestive !
Et pour en venir avec mon titre : hacher des légumes se dit to chop en anglais. C'est le terme repris par le restaurant au Japon, chop-chop, prononcé "tchop". Et c'est donc pour ça que je vous recommande de tchoper vos salades !
- beaucoup de verdure (salade verte, épinard...)
- des crudités (tomate, concombre, poivron, courgette, carotte, fenouil, radis...)
- des légumes cuits froids (haricots verts, brocoli...)
- des herbes (fraîches, séchées)
- de l'oignon ou de l'échalote
- des oléagineux (noix de toutes sortes, graines de tournesol, de courge, olives dénoyautées...)
- du tofu ferme (lactofermenté ou pas)
- de l'avocat
- des lactofermentations (choucroute, autre légume lactofermenté, haricots lactofermentés)
- des fruits frais (nectarine, kiwi...) ou secs (raisins, figue, abricot...)
On a rarement un hachoir manuel et une immense planche à découper à la maison, alors on hache au couteau, ingrédient pas ingrédient. On commence par couper, puis dans un mouvement de bascule, paume sur la lame, on hache. Et il ne faut pas écraser les légumes car on ne cherche pas à avoir une bouillie.
La sauce
- Huile d'olive, citron, sel
- Huile d'olive, umesu
- Tahini, miso
- Sauce du dragon
- Tahini, umeboshi
- Soyez créatif !
Bref, voilà comment l'otite de Mathurin m'a ramenée à Tokyo, dans ce resto où l'on tchope les salades et dont j'avais oublié la technique !
Caroline