Ces crudités vont leur apporter l'énergie vitale qui ne se trouve ni dans leur alimentation habituelle ni dans leur organisme saturé en toxines, et le corps va sauter sur cette occasion : "Ouf, un peu d'énergie pour commencer à me nettoyer !".
Or on l'a vu, dès qu'il y a début de nettoyage, de détoxification, cela relâche les toxines accumulées qui sont alors remises en circulation dans l'organisme et qui - du fait de l'engorgement des émonctoires dû à l'alimentation habituelle non physiologique - ne sont pas éliminées. Et qui dit toxines en circulation dit malaises, sensation de mal-être, de "mauvaise digestion", et hop on décide que les courgettes me veulent du mal et que les pommes crues ne sont pas faites pour moi.
De plus, à force de manger des poisons (laitages, céréales à gluten, sucre, excitants, additifs), tout l'équilibre physiologique du système digestif est perturbé : les enzymes digestives sont trop faibles, et la flore intestinale est dénaturée. Les acides rongent la paroi intestinale qui est alors dans un état permanent d'inflammation, on parle d'"intestin irritable".
Convient-il alors de laisser l'intestin dans cet état en fuyant les seuls aliments capables de le soigner grâce à leurs vertus alcalinisantes ?
Plus vous vous sentez mal après avoir mangé un aliment physiologique, plus vous en avez besoin.
Pour éviter les réactions de détox trop violentes, commencez par la version cuite du légume qui vous provoque des douleurs / malaises / symptômes divers, en petite quantité, et augmentez parallèlement votre portion de fruits quotidienne. Mais toujours en douceur et toujours dans le ressenti.
Ah, le fameux ressenti... Alors on me dit : "Moi je m'écoute, et je sais bien que les fruits me donnent mal au ventre, donc je m'écoute et je n'en mange pas". Seulement à mon avis, ceci n'est pas ce que j'appelle "s'écouter", c'est plutôt aller vers la solution de facilité et la décharge de responsabilité. "S'écouter" (ou observer son enfant quand il s'agit d'un petit), c'est le faire en connaissance de cause. S'intéresser aux informations disponibles, avoir un esprit critique et surtout, prendre ses responsabilités.
J'ai mis des mois avant d'admettre que le pain-au-levain-fait-maison a beau être fait avec des farines bio de qualité et plein d'amour, il n'en demeure pas moins un aliment non physiologique. J'en ai pris plein mon grade quand je l'ai enfin reconnu, mais il me suffit de voir ma famille plus épanouie et plus énergique pour ne plus avoir envie d'y revenir.
Bref, pour en revenir à nos moutons (et justement, nous ne sommes pas des moutons, donc prenons nos responsabilités, en toute humilité !), il faut comprendre que si une personne se sent mal après avoir mangé un aliment physiologique, c'est qu'elle en a désespérément besoin, et qu'elle doit le consommer, mais en y allant doucement. Ça n'est pas plus compliqué que ça !
BD : Calvin and Hobbes, par Bill Watterson