Ce blog est donc le chemin que l'on suit dans ma famille en fonction de mes recherches, découvertes, expérimentations. Il y a des grandes lignes qui, à mon avis, ne sont pas près de changer (l'abandon des produits laitiers ou le respect de l'équilibre acido-basique), et il y a des idées qui sont essayées, approuvées, puis finalement considérées comme des erreurs.
Je ne veux pas trop crier "fontaine ne je boirai pas de ton eau". Après n'avoir juré que par le pain au levain fait maison pendant des années, après avoir été convaincue de ses effets positifs sur la santé, j'ai cessé de le faire.
Pourquoi ?
En fait, il y a quelques semaines les mousses sont partis en classe verte plusieurs jours. Ça a été l'occasion pour moi de tenter, pour voir, l'expérience du "petit-déjeuner tout fruits". J'étais pourtant une adepte du petit-déjeuner protéiné, et j'en avais expliqué les bienfaits (à l'époque, pourtant il n'y a pas si longtemps). Je ne sais pas pourquoi dans ma tête, il fallait ab-so-lu-ment que le petit-déjeuner nous fasse "tenir jusqu'à midi"... Est-ce un crime de manger dans la matinée ? Pourquoi avais-je cette idée, comme si c'était mal, de manger dans la matinée ?
Toujours est-il que lorsque mes enfants étaient en train de faire qui du rafting, qui de la rando dans les belles montagnes de Nagano, j'en ai profité pour essayer de ne manger que des fruits au petit-dèj. Pour la science, si si, admirez le sacrifice, pour vous ;o)
Et très vite, j'ai été très satisfaite de ce petit-déjeuner. Et comme Takaya mangeait comme moi, on a honteusement laissé moisir le pain au kamut...
J'ai très rapidement ressenti des effets positifs de ce changement le matin. Je dormais mieux. Oui parce que j'avais l'habitude de me réveiller toutes les 2-3h pour aller aux toilettes. Comme c'était ainsi depuis toujours (et quand je dis toujours, je remonte à quand j'étais gamine), je trouvais normal de me réveiller 3, 4, 5 fois dans la nuit. Mais depuis que j'ai changé mon petit-déjeuner, ce qui revient à dire en fait depuis que je ne consomme plus de gluten (car je ne fais ni pâtes ni pizzas * et nous ne mangions du pain que le matin), je ne me réveille plus qu'une seule fois la nuit. Toujours pour la même raison, mais que voulez-vous, je n'ai pas une vessie de chameau tout-terrain.
Et ça, ça m'a renvoyé à l'expérience de ma maman qui a vu son sommeil se transformer lorsqu'elle a arrêté le gluten avant moi.
Coïncidence ? Pas sûr, car le gluten est un toxique qui engendre bien des maux, donc l'insomnie (ou le mauvais sommeil), cf. ici.
Les conséquences de la consommation du gluten sur notre comportement
Après avoir longtemps pensé que le cerveau gérait notre vie, notre comportement et ce que nous sommes, nous avons découvert l'existence d'un autre système nerveux : le système nerveux entérique. Il est réparti le long de notre tube digestif, et il est formé de 100 millions de cellules nerveuses, appelées... les neurones. On parle maintenant des intestins comme de notre "second cerveau".
Ce système nerveux entérique fonctionne de manière indépendante, mais se connecte au système nerveux central (le cerveau) via le nerf vague. On sait maintenant que plus de 90% de la communication entre les intestins et le cerveau via le nerf vague se fait dans le sens intestins --> cerveau. Et seulement 10% se fait dans l'autre sens. Cette donnée est essentielle pour bien comprendrel'importance qu'a l'état de notre intestin sur notre cerveau... sur notre humeur, nos émotions, notre comportement, sur finalement, ce que nous sommes...
À partir de là, il est facile de se rendre compte qu'un intestin surchargé de toxines influencera directement le cerveau, et que, donc, la plupart des maladies dites "psychiques" sont en fait des maladies digestives. Ou, comme le dit Irène Grosjean : que les maladies psychosomatiques sont en fait des maladies somatopsychiques.
Si l'on sait en plus que le système nerveux entérique (donc qui part de l'intestin) utilise comme neurotransmetteur la sérotonine, dite "hormone du bonheur, du bien-être" (plus de 80% de la sérotonine produite dans le corps est produite par l'intestin), alors on comprend que tout dysfonctionnement de l'intestin a une influence sur notre humeur et nos émotions.
Attention, je ne dis pas que l'intestin génère nos émotions. La vie, les circonstances, les expériences que nous vivons s'en chargent. Mais dans la gestion de ces émotions que nous vivons, ce n'est pas le cerveau qui est le plus impliqué, mais notre intestin. Et l'on peut vraiment dire que ce n'est pas notre cerveau qui nous gouverne, mais l'état de notre intestin.
C'est difficile à digérer -c'est le cas de le dire- mais nos fonctionnements psychiques sont déterminés non par notre beau cerveau, mais par l'état plus ou moins sain (et plutôt moins que plus) de nos intestins.
Par conséquent, pour en revenir au gluten, toute colle qui se déposerait sur les parois de l'intestin, qui l'étoufferait, et qui favoriserait le développement de levures et de bactéries pathogènes serait considérée comme un toxique. C'est bien le cas du gluten, dont le mot, d'ailleurs, vient du latin glus, glutis : colle.
Le gluten a donc une énorme influence sur notre système nerveux en le maintenant dans un état d'excitabilité permanente. Et c'est pour ça que j'ai commencé à moins me réveiller la nuit quand j'ai arrêté d'en consommer.
Les fruits au petit-déjeuner
J'en reviens donc à mon expérience de fruits le matin. La question qu'on se pose invariablement quand on commence est : comment vais-je tenir jusqu'à midi ?? La réponse s'impose vite d'elle-même : et d'abord, pourquoi dois-je "tenir jusqu'à midi" ? Après tout, quelques fruits secs ou quelques amandes dans une petite boîte, ou une banane ou une mandarine dans le sac, c'est interdit ? Que ce soit au travail ou à l'école, c'est interdit ???
Affaire réglée.
Ensuite, la question de l'index glycémique. Les fruits sont riches en sucre, le sucre fait monter la glycémie, donc on court à la fameuse crise d'hypoglycémique du milieu de matinée.
Eh bien non ! On peut éventuellement avoir faim, c'est possible (mais pas obligé croyez-moi si vous mangez 2 bananes, 1 kiwi, 1 mandarine, 1/2 poire, ou plus simplement 3 bananes et quelques grains de raisin), mais on ne fera pas de crise d'hypoglycémie **. Comme je l'expliquais à propos du sucre en général, le sucre des fruits est consommé dans son environnement normal, accompagné de tous les nutriments et des fibres naturellement présents dans les fruits qui permettent de réguler la glycémie. Donc pas de crise d'hypoglycémique avec un petit déjeuner composé de fruits.
En fait, pourquoi manger des fruits le matin plutôt qu'autre chose, y compris des protéines ?
Parce que dans le processus d'élimination physiologique, le corps se débarrasse naturellement des toxines dans la seconde partie de la nuit et dans le début de la matinée. Or cette élimination ne peut se faire que si on ne la bloque pas.
Et ce qui la bloque, c'est
• la consommation de toxines supplémentaires (gluten, produits laitiers, sucre, protéines qui par définition sont acidifiantes donc produisent des toxines) +
• la consommation d'aliments qui nécessitent une grande énergie pour être digérés (on prend les mêmes et on recommence : gluten, produits laitiers, sucre, protéines).
Au lieu de cela, les fruits (crus !!!! Pas les compotes, encore moins les confitures !!!)
• sont faciles à digérer donc ne prennent pas l'énergie dont a besoin le corps dans sa fonction d'élimination
• apportent du sucre qui fournit cette énergie
• sont alcalinisants donc aident à la détoxification
Alors, dans la pratique avec une vie active, ça donne quoi ?
Le matin nous petit-déjeunons donc avec des fruits. Le mieux est de se lever et de prendre un verre d'eau. Inutile de se noyer, on boit la quantité que l'on souhaite.
Ensuite, nous mangeons des fruits de saison : bananes, mikan (mandarines japonaises), kaki, pommes, poires, nashi (poires japonaises), kiwis... Je laisse les enfants choisir les fruits qu'ils préfèrent, faisant confiance à leur instinct. C'est ainsi qu'Eugénie est plus attirée vers les fruits acides comme les mikan et les kiwis, et que Mathurin est capable de manger 3 bananes, fruits plus doux. S'ils les choisissent, c'est qu'ils ressentent leurs propres besoins et les respectent. Takaya va également plus vers les bananes.
En boisson, je prends personnellement une infusion (je ne bois plus de thé depuis longtemps, c'est acidifiant), et les enfants boivent soit de la soupe au miso, soit du bouillon de légumes que je prépare en concentré. Ça avait été une vraie trouvaille, ce bouillon, tellement pratique à utiliser, rapide à préparer, et très alcalinisant : la recette est ici.
Ensuite, les enfants partent à l'école avec des noix (amandes, noix de cajou etc), ou des graines, ou des fruits secs. Mathurin a également des bananes et des pommes à disposition dans sa classe. Moi, j'emporte plutôt des graines de courge au bureau, et quand je suis à la maison, je prends un fruit. Takaya n'éprouve pas le besoin de manger dans la matinée.
Les jours de vacances ou de weekend, les mousses mangent des carottes : quand ils ont faim, ils se prennent une carotte, qu'ils brossent sous le robinet et mangent sans la peler (elles sont bio). Ils adorent ça ! Ça croque, c'est facile, et ils gèrent eux-mêmes : pas de permission à demander ni d'aide à la préparation.
C'est donc très facilement gérable.
Et les résultats sont rapides : plus de vitalité, meilleure gestion des émotions, meilleur sommeil dans mon cas.
Si vous essayez, ne le faites pas une fois de temps en temps, mais sur une durée continue. Observez, écoutez-vous. Réapprenez à ressentir ce qui se passe dans votre corps. Surveillez vos émotions, ou plutôt la manière dont vous réagissez lors d'une intense émotion.
Je doute que vous fassiez marche arrière après cela...
Caroline
* Et je ne fais plus de pâtisserie, même si vous pouvez trouver des recettes sur ce blog. La vie est un chemin, Les Petites Choses sont un chemin, on avance, on progresse.
** Je ne me prononce pas pour ce qui est du diabète. Je ne connais pas du tout le sujet alors je me garderais bien d'en parler.
Pour aller plus loin :
- une vidéo ici
- un article là