Pour resituer dans le contexte, nous revenions d'un weekend de 3 jours dans une auberge près de Kobuchizawa à la montagne. La dame avait été super sympa en acceptant de cuisiner entièrement végétalien pour nous ! Nous nous sommes régalés, mais il y eut un déjeuner de hoto nabe, un plat à base de grosses nouilles de blé. Eugénie a été bien malade à la suite de cette réintroduction du gluten, moi j'ai très mal dormi, Mathurin a eu le nez complètement bouché, et Takaya a fait la locomotive du Far West toute la nuit.
Tout cela était vraiment bon au palais, esthétique à la vue, mais pas vraiment adapté à la physiologie de l'être humain, n'en déplaise à l'art culinaire japonais...
Bref, en rentrant, comme les mousses étaient en vacances, nous nous sommes fixé ce défi de ne manger que cru et hypotoxique pendant... le temps qu'on pourra / voudra. Pas d'horaires, pas de rendez-vous, on allait s'écouter et se nettoyer. Eugénie avait eu trop mal au ventre.
Voici donc comment se déroulent les repas depuis 10 jours :
Petit-déjeuner
Tout le monde mange des fruits. Un peu à la sauvage, chacun prend ce qui lui fait envie et mange ses fruits sans préparation.
Dans la matinée
Des graines de courges, des amandes, ou des fruits, selon les envies et les besoins.
Le déjeuner
On commence par un grand smoothie (plusieurs verres par personne), green ou non. Bananes, pommes, et jus de citron étant la base, ensuite je complète avec ce que j'ai : des cranberries que j'avais congelées fraîches, ou des épinards, ou des oranges, ou du raisin... J'y ajoute toujours du psyllium (pour le nettoyage de l'intestin, car le psyllium absorbe les toxines et aide à détacher ce dépôt que l'on a le long des parois intestinales, à cause de la consommation passée de gluten) et des dattes.
Je prépare également une compote crue à base de bananes mixées et de jus de citron. J'y ajoute des graines de chia, et si je la sers comme une compote, je coupe des lamelles de pommes qui nous servent de cuillères comestibles, les enfants aiment bien ! Ou alors je peux également la servir comme une fondue au chocolat : dans ce cas, j'omets le citron et ajoute du cacao. On y trempe des fruits coupés en morceaux.
Je peux vous assurer que tout cela cale bien...
Mais ce n'est pas fini. Nous digérons ces fruits pendant que je rince le blender et le robot, et que je prépare les crudités. Je coupe des légumes en bâtonnets, et je fais une sauce qui servira de dip. Nos préférées sont la crème tahini-umeboshi et la crème avocat-miso.
Au final, il s'est déroulé au moins 1 heure, souvent 1h30 entre le début et la fin du déjeuner, la digestion se fait tranquillement et personne n'a faim en sortant de table. Personne ne se sent lourd avec l'envie de dormir ou de traîner, nous sommes tous les trois pleins de vitalité.
Le goûter
J'ai rarement faim, mais les enfants, oui. Ils mangent des fruits et des pistaches ou des noix de cajou.
Le dîner
Quand vient le soir, le challenge cru est plus difficile à tenir à 100%... Nous avons tous envie d'un petit quelque chose cuit... Au menu, on trouve donc des crudités toujours, de la salade (feuilles vertes de toutes sortes, chou chinois etc), et des pommes de terre au four. Nous ne voulons pas manger de riz pour le moment, bien que l'envie s'en fasse sentir... Mais l'idée du défi est finalement amusante et si je craquerais bien certains soirs, Mathurin me rappelle à l'ordre ;o) Eugénie suit son frère quoi qu'il en soit.
Donc je fais des pommes de terre au four avec une cuisson très douce - mais plus longue, il faut s'y mettre assez tôt - sur 100 degrés C.
Nous les mangeons avec les mains comme des rebelles, accompagnées d'un pesto ou un houmous (sans pois chiches) improvisé avec ce que j'ai dans le frigo (ou le congélateur). Par exemple un houmous de petits pois surgelés : un sachet de petits pois bio décongelés mixés avec un peu de tahini, de l'ail, du citron, du cumin, du sel et du poivre, et hop voilà un houmous tout cru !
J'admets aussi dans la catégorie "cru" le miso shiru : je dilue du kombu en poudre et de la pâte miso avec de l'eau non bouillante, et le tour est joué.
Mais sinon, je fais également les soupes crues, ou bien une tasse de bouillon de légumes fait maison.
Finalement, c'est assez facile de manger cru (ou presque !) quand on a le temps de faire les courses souvent. Ce n'est pas un rythme que je vais pouvoir suivre après les vacances, mais pour le moment, nous nous y tenons et avec bonheur.
Il n'est que de voir les réactions. Les mousses sont gais et pleins de vitalité, et moi je suis carrément zen.
Bon, je me dois également de présenter les "crises de guérison" rencontrées. Mais nous étions prévenus, nous savions à quoi nous attendre.
Vers le 3ème jour, Eugénie a eu une soirée de maux de ventre et de la diarrhée dans la nuit. Ça n'était certes pas très confortable, mais c'était bon signe : son organisme éliminait d'anciennes toxines. Moi, j'ai vécu 24 heures de gratouilles très pénibles au niveau de la nuque et à la racine des cheveux, puis c'est descendu dans le dos. J'ai bu beaucoup d'eau et brossé ma peau à sec pour activer la lymphe (les démangeaisons, les rougeurs, les irritations cutanées sont des symptômes d'accumulation de toxines dans la lymphe qui circule sous la peau), et hop, fini. Mathurin a détoxiné en produisant du mucus dans son nez pendant quelques heures.
Voilà où nous en sommes. En mangeant beaucoup de fruits qui sont par nature détoxifiants, nous avons libéré d'anciennes toxines accumulées qui ont demandé à sortir. L'élimination, l'étape qui suit, n'est pas la plus facile, mais elle est indispensable.
Et Takaya dans l'histoire ? Eh bien il suit le rythme quand il est à la maison, mais pas quand il est au bureau et qu'il déjeune au resto le midi, c'est donc moins consistant et je dirais moins probant, mais c'est mieux que rien.
Voilà. Au lieu de vous parler préparatifs de Noël, je vous parle nettoyage des intestins... Pas très glamour et pas vraiment d'actualité en ce 24 décembre, mais qui sait, cela vous servira peut-être après les agapes ?
En attendant, je vous souhaite un Joyeux Noël !
Caroline