Un jour où Eugénie partait en excursion du matin (tôt) au soir (tard), je lui ai préparé ses repas à transporter, ses bentos. Pour tout vous dire, c'était un dimanche à 6h15 du matin, si si.
Bref, au moment de son départ, je lui rappelle qu'elle a : des petits en-cas à grignoter dans la journée, un déjeuner, et un dîner. Surexcitée comme elle était, elle a dit oui oui et pouf elle s'est envolée.
Le soir, je récupère une petite fille épuisée (il était 22h) et surtout affamée ! Et la première chose qu'elle me dit c'est : "Maman ! Tu m'avais pas donné de dîner ! J'ai faiiiiiim !!".
Heu ma fille, ouvrons ton sac ensemble, sortons toutes tes affaires, et que trouvons-nous dans le fond ? Une salade de pommes de terre, alors hein, pouet pouet.
Elle s'est donc jetée sur ses pommes de terre (après un passage forcé sous la douche).
Pendant qu'elle mangeait, je lui en pique une. Étrange... qu'est-ce que j'ai mis dans la sauce, déjà ? Du tahini et du vinaigre d'umeboshi, c'est tout. Alors quid de ce goût assez prononcé de fromage ?
En général les végétaliens recréent le goût de fromage par l'utilisation de la levure diététique (nutritional yeast), or je n'en utilise plus depuis très longtemps.
J'ai goûté à nouveau et j'ai pu confirmer la saveur. Quant à Eugénie, elle aurait mangé n'importe quoi mais elle a quand même beaucoup aimé ma sauce.
Trêve de plaisanterie, plus qu'une question de proportions, il s'agit de respecter un temps de fermentation qui doit être adapté à la température ambiante.
Par exemple, j'ai remarqué que 4 heures à 26 degrés, ce n'est pas suffisant.
J'ai alors tenté une fermentation sur la journée (sauce faite à 9h, servie à 18h au dîner) : goût de fromage pas encore assez prononcé.
Alors je l'ai faite la veille au soir pour le lendemain soir, en la laissant à température ambiante tout ce temps : parfait !
- du tahini
- du vinaigre de prunes (umesu)
- de l'eau
Réalisation :
Mélanger le tahini et le vinaigre, et allonger avec de l'eau jusqu'à la consistance souhaitée.
Laisser fermenter au moins la journée ou la nuit à température ambiante, et servir.
Par ailleurs, votre vinaigre de prune ne sera certainement pas salé comme le mien, tout dépend des marques. La seule chose impérative dans l'histoire, c'est de choisir un umesu non pasteurisé, un umesu vivant qui enclenchera la fermentation.
Pour savoir si vous avez mis assez de vinaigre, goûtez : la sauce (encore non fermentée) doit vous plaire au goût (assez salée, assez acide, mais pas trop donc allez-y par petites touches). À partir de là, laissez la magie de la fermentation opérer toute seule...
La veille de cette excursion, Eugénie avait une pyjama partie chez une copine. Pour son petit-déjeuner du dimanche matin je lui avais donné deux bananes - quand elle vit sa vie à l'extérieur de la maison, elle emporte toujours ses repas afin d'éviter à la maman qui reçoit de se prendre la tête avec ses intolérances. Bref, le soir ce sont 7 filles de 9 et 10 ans qui ont un peu fait la java sur les futons mis à leur disposition pour la nuit... Et, allez savoir pourquoi et comment, le sac (en tissu) contenant les bananes a fini SOUS un futon. Le lendemain, Eugénie a bien eu des bananes au petit-dèj, mais pas celles que je lui avais données, et pour cause.
Elle passe en vitesse à la maison chercher ses bentos pour l'excursion, elle part pour la journée, elle rentre crevée et affamée, elle dort, elle va à l'école le lundi, elle rentre, elle retourne à l'école le mardi... Et elle rentre de l'école le mardi après-midi en me tendant un sac en plastique transparent avec dedans une chose infâme : la copine lui avait rapporté ses bananes !!!!
J'ai apprécié le geste, mais en ouvrant j'ai vu que je ne pouvais pas récupérer mon sac en tissu alors j'ai tout mis à la poubelle. Je vous passe l'odeur - il faisait déjà bien chaud à Tokyo - mais bon, dans le chapitre fermentation pour pouvez toujours retenir la recette : "bananes écrasées fermentées sous un futon pendant 3 jours" !
C'est la maman de la copine qui a dû être ravie de l'état du futon...
Caroline