Avoir une alimentation tendant vers l'hypotoxique (produits bio, pas de préparations industrielles, pas d'additifs, pas de sucre, pas de produits laitiers, baisse de la consommation de gluten) à la maison conduit bien souvent à ne plus "supporter" autre chose à l'extérieur.
Manger bio autant que possible, des aliments de qualité, nous rend sans doute moins tolérants à ce qu'on peut manger au restaurant ou chez des amis qui ont une alimentation conventionnelle.
Est-ce un bien, est-ce un mal ? Devenir à ce point sensible à l'alimentation de moindre qualité physiologique, est-ce finalement y gagner ?
Ma question récurrente jusqu'à récemment, en voyant Eugénie malade après une invitation à dîner chez une copine, ou Mathurin pris de réactions ORL après une pizza - pourtant excellente, faite à la main et cuite au feu de bois "dans le respect des traditions italiennes", mais utilisant de la farine bon marché bien blanche et pas bio du tout, ma question était donc :
Est-ce que je n'aurais pas intérêt à maintenir un minimum de toxiques dans notre alimentation pour que leurs organismes restent habitués, et ne réagissent plus aussi violemment s'ils sont en contact avec des aliments non physiologiques ?
Un peu comme une vaccination avec un rappel régulier, en quelque sorte.
Et finalement, non.
Non, ces arguments ne tiennent pas. Pas un seul. Parce qu'en dehors des produits animaux, pour lesquels prime la raison de conscience avant la raison de santé, eh bien j'ai compris qu'un écart n'est pas grave.
Un écart rend Eugénie malade, d'accord. Eh bien c'est normal ! Et ce n'est pas grave, c'est même (la pauvre, si elle m'entendait !) souhaitable !!!
Déshabituée de consommer des poisons, elle ne les supporte plus. Dois-je me dire "mince alors" ??? Non, au contraire, je dois en être plus que satisfaite.
Quand on est habitué à une alimentation qui apporte des toxiques à l'organisme, il est normal que se produise un phénomène d'accoutumance. L'organisme est tellement habitué à ces poisons qu'il ne manifeste aucune rébellion.
Quand on s'oriente vers une alimentation plus physiologique (c'est à dire en accord avec les fonctions normales de nos organes), on nettoie notre organisme, et on s'oriente vers la désacoutumance des toxiques. Du coup, si on ingère à nouveau un toxique, on le rejette brutalement. C'est ce qui se produit quand Eugénie a des diarrhées après un repas à l'extérieur composé de pâtes blanches et sauce tomate en boîte. Je lui explique alors que c'est normal, et très bien : au lieu de garder cette nourriture non physiologique, elle la rejette, et après elle se sent mieux. C'est mieux que de s'empoisonner à petit feu avec cette même nourriture, la "supporter" et au final... finir avec des maladies de dégénérescence dans quelques dizaines d'années.
Un organisme qui rejette un poison, c'est une preuve de vitalité. Un corps qui accepte ce poison, c'est au contraire très inquiétant. Et tout le monde devrait être malade après avoir mangé des aliments non physiologiques, or malheureusement, l'alimentation moderne a fait que les gens se sont tellement habitués, accoutumés à ces poisons, qu'ils les "acceptent", les conservent sans les rejeter.
Alors NON, je ne souhaite pas réintégrer volontairement ces toxiques dans l'alimentation de mes enfants pour les rendre plus "costauds" quand ils vont manger dehors.
Par contre, ce qu'il me faut leur faire comprendre maintenant, c'est que les réactions allergiques de Mathurin ou les diarrhées d'Eugénie après ces écarts sont en fait salutaires : eux, ils savent se débarrasser des poisons qu'ils ne peuvent éviter.
Et loin de les rendre plus "faibles" avec ce que je leur propose à la maison, je les rends plus forts. Leur corps, plein de vitalité, sait désormais faire le tri.
Acceptons donc les invitations, même si l'on est sûr de faire un repas qui ne nous conviendra pas, acceptons de voir nos enfants manger dehors, et acceptons d'être malade après. Et réjouissons-en nous : c'est la preuve que justement, nous sommes en pleine forme !
Caroline
PS : Forcément, il faut que ces écarts restent des écarts, et ne redeviennent pas une habitude !