Ça peut faire douter, et pourtant c'est très bon ! D'ailleurs, il ne vous arrive jamais de mettre des raisins secs dans un plat salé ?
Cette combinaison s'inspire du classique "banane-laitue" des crudivores, qui enroulent une banane d'une feuille de salade.
Je vous parlais récemment du sel. Je voudrais vous parler aujourd'hui du ratio sodium-potassium. Mais avant, place à la "recette", par Eugénie, laquelle raffole de ces maki-bananas qui lui donnent une super pêche les jours de son entraînement de pingpong.
Ingrédients :
- 1 banane
- 1/2 feuille de nori (si vous êtes japonais je veux dire la feuille de nori qu'on mange, pas la colle HAHA) (NdlM - note de la mère : en japonais, "colle" se dit "nori."..) (humour de 8 ans et demi)
Réalisation :
Alors on prend la banane (si vous voulez vous pouvez prendre Caroline !) (NdlM : j'aime bien la traiter de banane, elle se venge !) et on prend la 1/2 feuille de nori et on roule la banane dans la feuille de nori.
MIAM !
Bon, rien de bien compliqué. Mais ça lui a permis de faire un petit texte en français, de réviser le verbe prendre au présent, et de revoir l'orthographe de feuille (gnark gnark).
Et pour moi, ça me permet d'aborder le fameux rapport sodium-potassium.
Pendant des millions d'années, l'homme a consommé environ 7 à 8 grammes de potassium par jour, pour moins de 1,5 gramme de sodium (ratio potassium/sodium : 5/1). Aujourd'hui, il absorbe seulement 3 à 4 grammes de potassium pour 10 grammes de sodium (ratio : 0.35/1).
Des changements majeurs sont intervenus dans l'alimentation depuis 10 000 ans (depuis le Néolithique) et surtout depuis un tout petit siècle, et pourtant notre biologie interne est restée la même, celle du Paléolithique qui a duré... 2 millions d'années.
Avec l'apparition de l'agriculture il y a 10 000 ans, l'un des plus importants changements nutritionnels serait l'inversement du ratio sodium/potassium (1) du fait de l'augmentation massive de la consommation de céréales au détriment de la consommation de fruits et légumes : moins de fruits et légumes = moins de potassium. De plus, la diminution du taux de potassium est accélérée par l'élévation de la charge acidifiante (céréales) qui induit un pompage des minéraux du corps, dont ce fameux potassium. Conclusion : le taux de potassium dans notre organisme humain a chuté à cause de la consommation massive des céréales.
En quoi cet inversement du ratio sodium/potassium est-il nuisible pour la santé humaine ?
1 - Hydratation
Le potassium est un alcalin intracellulaire en équilibre avec le sodium. Ces deux minéraux travaillent ensemble pour assurer la répartition, l'équilibre et la circulation de l'eau dans le corps, et de leur équilibre dépend la bonne hydratation de nos cellules, et donc de l'ensemble de notre organisme (et de notre peau, avis aux peaux sèches).
2 - Équilibre acido-basique
De plus, le potassium a un rôle prépondérant à jouer dans la régulation de l'acidité du corps.
On en a déjà parlé, la santé repose sur une équilibre essentiel : l'équilibre acido-basique. Pour faire rapide, notre organisme doit constamment maintenir un bon équilibre entre les acides (endogènes, donc créés par notre propre système, et exogènes, donc apportés par l'extérieur) et les bases.
Quand on lui apporte plus de charge acide qu'il ne peut en éliminer, il lui faut faire appel aux minéraux alcalins déjà présents pour neutraliser ces acides. Il va alors puiser le calcium, le magnésium, le potassium où ils se trouvent, donc dans nos os, nos dents, nos cheveux, nos articulations, mais aussi dans la paroi de nos vaisseaux sanguins etc...
Pour mémoire, les aliments acidifiants sont globalement : les produits animaux (viande, poisson, laitages, œufs), les céréales, et les légumineuses. Alors il est vrai qu'au Paléolithique les chasseurs-cueilleurs consommaient pas mal de ces aliments acidifiants - via les produits animaux uniquement. Mais il ne faut pas oublier qu'en même temps, ils avaient une charge alcalinisante énorme avec leurs apports en végétaux. Que nous n'avons plus puisque nous avons augmenté notre consommation de céréales au détriment de celle des légumes et des feuilles vertes.
Conséquences :
problèmes intestinaux
cutanés
rénaux
cardiovasculaires
perte osseuse
fatigue persistante
soit : inflammation chronique
Revenir à un équilibre plus physiologique du ratio sodium/potassium, c'est-à-dire augmenter son apport de potassium et diminuer son apport de sodium permet d'une part de lutter contre l'acidose et donc l'inflammation chronique, maladies modernes, et d'autre part de maintenir une bonne hydratation de nos cellules.
Il faut également savoir que dans notre programme biologique, rien n'est prévu pour conserver le potassium : les reins se débarrassent du surplus (ainsi que la peau par la transpiration, mais dans une moindre mesure). Par contre, le corps sait très bien retenir le sodium : l'élimination rénale peut totalement s'annuler en cas de carence en sodium.
Pourquoi tant d'injustice ??? Parce que nous sommes prévus pour consommer un certain ratio sodium/potassium (1,5g de sodium pour 8g de potassium par jour) que l'alimentation ancestrale nous apportait sans aucun problème. Notre alimentation moderne ne respecte plus du tout ces équilibres et pourtant, notre biologie n'a pas changé et nous avons toujours les mêmes besoins...
Les fruits et les légumes renferment cet indispensable potassium. Les consommer en même temps qu'un aliment riche en sodium (sodium organique, s'entend) comme les feuilles vertes ou les algues permet une bonne régulation de ce taux. Et donc une bonne hydratation intracellulaire, et un maintien de l'équilbre acido-basique.
À vos maki-bananas !
Caroline