Un peu surprise, je lui ai demandé si ça marchait avec lui aussi, le coup des vœux (ma lampe magique est en plastique, sait-on jamais...) ? Il a dit oui.
Alors j'ai formulé mon premier vœu :
"Que le nez de Mathurin se débouche !".
Il l'a exaucé.
Puis j'ai formulé mon deuxième vœu :
"Que le nez de Takaya se débouche !".
Il l'a exaucé.
Pour mon troisième vœu, j'ai décidé de prévoir plus large :
"Que tous nos futurs nez bouchés se débouchent !".
Il a été un peu embêté, le djinn, parce que déontologiquement, il ne savait pas s'il pouvait m'accorder un tel crédit de voeux. Mais il a été sympa, il a dit qu'il allait tout faire pour.
À voir, donc, si le Génie tient sa promesse dans l'avenir...
Mais pour le moment, je peux vous dire que mes garçons en sont très satisfaits. Le printemps approche à Tokyo, et avec, son lot d'agaceries : les pollens, les grands vents, et la pollution de Chine. La semaine dernière a été très éprouvante pour tous les allergiques à cause de ces grands vents de printemps qui sont particulièrement virulents cette année. Ça soulève la poussière, ça fait voler les pollens, et ça nous a apporté un gros nuage de pollution en provenance de la Chine. Des particules inférieures à 2,5 microns, potentiellement dangereuses pour la santé en ce qu'elles vont se mettre dans les poumons, dans les bronches, et y restent.
C'est simple, le ciel habituellement très bleu à Tokyo était jaune. Jaune et opaque, beuuuuurk.
Énormément de monde porte des masques (adaptés, car les masques classiques laissent passer les particules inférieures à 2,5 microns). À l'école, pas mal d'enfants ont en plus des lunettes spéciales qui protègent les yeux des poussières et des pollens.
Bref, tout ça pour dire que depuis la semaine dernière Takaya et Mathurin respiraient par la bouche. Ils ont essaye les dosettes de sérum physiologique, les inhalations, tout ce que j'avais sous la main, mais rien n'y a fait.
J'ai donc acheté ma lampe magique. De son vrai nom : Neti pot. Et là...
Mathurin l'a essayé en premier et a terminé l'expérience le sourire aux lèvres : "C'est génial ! Ça faisait une semaine que je n'avais pas respiré par le nez ! Je revis !!!"
Takaya a également lavé son nez avec le Neti pot, et tous deux ont passé une nuit calme, à respirer par le nez, silencieusement (j'insiste sur le silencieusement, rapport à mon sommeil léger...).
Comment ça marche ?
On commence par remplir le Neti pot avec de l'eau tiède (pour la température, c'est vous qui décidez, elle peut être plus ou moins chaude pour votre confort), dans laquelle on ajoute 1ml de sel.
On se place au dessus du lavabo (baignoire pour les plus petits), on incline la tête sur la droite à 45 degrés, et on pose le bec verseur du Neti pot dans la narine gauche. On ouvre la bouche pour respirer tranquillement. L'eau va passer dans la narine gauche, et ressortir par la narine droite. Elle va liquéfier le mucus accumulé et l'entraîner avec elle.
On vide tout le contenu du Neti pot dans une narine, puis on expulse l'eau avec les deux narines, et on se mouche normalement.
Et on recommence le même procédé dans la narine droite.
Il se peut qu'au début, l'eau ne passe pas. Il convient alors d'attendre un peu, tout en maintenant le Neti pot dans la narine, pour que le mélange eau-sel dilue suffisamment le mucus et se fraie un passage.
Le sel va désinfecter le conduit nasal. L'eau va à la fois libérer le mucus,balayer les poussières, les pollens, la pollution et les virus, et hydrater la muqueuse.
Le Neti pot permet ainsi de soulager un rhume, une allergie, mais aussi se prémunir des problèmes de sinus. En hydratant la paroi nasale, il limitera également les ronflements la nuit (souvent dûs à la sécheresse des muqueuses).
J'en vois qui se moquent de moi... "Elle croit avoir découvert la Lune... Comme si le Neti pot venait de sortir sur le marché...". Ben oui, j'ai parfois un train de retard pour certaines choses que voulez-vous, mais à ma décharge je n'en ai ja-mais vu en France (dans les pharmacies par exemple ? Mais c'est vrai que ça fait longtemps que je n'y vis plus), ni au Japon. Ici à Tokyo, je suis allée dans une pharmacie, dans mon magasin bio et dans un magasin d'aromathérapie (yoga et tout ça) pour le chercher, et je ne l'ai pas trouvé, j'ai dû le commander sur le ternet.
Il vient d'où alors ? Des États-Unis. Et je reconnais que mes amis d'Amérique du Nord (ou d'Inde) connaissent ça depuis toujours.
Bon, l'essentiel c'est que le gentil Génie du Neti pot prenne désormais soin de nos appendices nasaux !