Ce qui est plus surprenant, c'est l'explication du phénomène par un médecin. La Faculté qui s'intéresse au processus, et qui plus est, fait des recherches sur le sujet !
L'étude n'est pas nouvelle puisqu'elle date de juillet 2013, mais j'aimerais savoir si beaucoup en ont entendu parler... Pourtant, c'est un professeur de médecine de l'UCLA (Université de Californie Los Angeles), Steven Cole, qui l'a conduite.
L'étude nous apprend d'abord que l'état de bonheur influence fortement l'expression de nos gènes.
Nous avons 21 000 gènes dans notre organisme, lesquels régissent le fonctionnement de nos cellules. Et ces gènes dépendent des conditions dans lesquels ils vivent. Dans certaines conditions, certains gènes ne pourront pas s'exprimer alors qu'ils le pourront dans d'autres conditions. C'est ce qu'on appelle l'épigénétique. Or on sait que le stress est l'une des émotions qui favorisent l'expression de certains gènes responsables de la maladie.
Par conséquent, le bonheur favorisera l'expression des gènes qui aident au bon fonctionnement de notre santé.
Le bien-être hédonique, c'est celui du plaisir immédiat. De la satisfaction matérielle. Je possède ce que je voulais, donc je suis heureux. Je suis comblé donc je suis heureux.
Le bien-être eudémonique, c'est le plaisir que l'on éprouve à donner, à être utile, à servir. C'est ma bienveillance envers autrui qui me rend heureux.
Dans son étude (encore une fois : médicale, scientifique), le docteur Cole a constaté chez les personnes en situation de bonheur hédonique, (celles qui ont tout ce dont on pourrait rêver, des biens matériels à la renommée) une augmentation des manifestations pro-inflammatoires et une baisse de leur système immunitaire ! Tout comme le stress ! |
Eh bien malgré cela, ainsi que l'exprime Steven Cole, leurs gènes répondaient totalement différemment selon la nature de leur "bonheur".
"What this study tells us is that doing good and feeling good have very different effects on the human genome, even though they generate similar levels of positive emotion," he said. "Apparently, the human genome is much more sensitive to different ways of achieving happiness than are conscious minds."
Alors, pour être heureux, on a peut-être besoin du dernier Iphone ou d'être célèbre et plein de sous, mais pour être heureux ET en bonne santé, on aurait plutôt besoin d'être gentil et bienveillant.
Et cela s'explique facilement, non ? Le bonheur hédonique nous fait en réalité vivre dans une certaine forme de stress : je peux tout perdre à tout moment. Alors que dans mon bonheur eudémonique, personne ne pourra jamais m'enlever la possibilité de sourire aux gens, de leur apporter mon aide et tout simplement d'être gentil, je vis donc dans la sérénité et la plénitude.
pas ce que je suis.
- article (en anglais) : Be happy: Your genes may thank you for it - But different types of happiness have different effects, UCLA study shows
- livre : La méditation m'a sauvé (Phakyab Rinpoché et Sofia Stril-Rever, éditions Poche Marabout)
Caroline