J'ai eu envie de sauter le pas quand j'ai appris que le miso de riz existait et qu'Eugénie, fan inconditionnelle du miso, allait enfin pouvoir en consommer à nouveau - elle qui est intolérante au blé et au soja, les deux ingrédients de base du miso vendu au Japon.
Je disais donc : du miso de riz, quel bonheur ! Sauf qu'en regardant mieux les caractéristiques du produit vendu (on-line), il était écrit qu'il n'était pas réfrigéré. Hum-hum... Nulle mention d'une possible pasteurisation par ailleurs... Mais en matière alimentaire, je suis soupçonneuse, surtout quand il s'agit d'un produit transformé, alors j'ai préféré m'abstenir. Parce qu'un aliment comme le miso, s'il est pasteurisé, n'a plus aucun intérêt à mes yeux. Plus d'enzymes, plus de probiotiques, plus de vie dans ce qui a pourtant toujours été un "super-aliment" quotidien, un aliment vivant du tout-venant au Japon. Alors si on a tué le charmant Lactobacillus présent dans le miso lors de sa fermentation, Lactobacillus qui augmente la quantité et la disponibilité des nutriments, qui aide leur digestion et leur assimilation, alors le miso ne sert plus à rien !
DONC : puisque je ne trouvais pas mon bonheur dans les rayons des magasins, j'allais faire mon miso moi-même.
Et là, je tiens à remercier tout particulièrement ma copine Emi qui m'a aidée à trouver la méthode pour faire du miso de riz. Je ne trouvais rien en anglais (en français n'en parlons pas), alors Emi a fait les recherches en japonais et a répondu à mes questions. Merci Emi !
Ingrédients :
- 200 g de riz complet
- 200 g de koji
- 60 g de sel
- 320 g d'eau
Méthode :
Je vous conseille donc de goûter votre miso tous les mois à partir de 2 mois. Le mien a tout juste commencé à avoir "goût de miso" à partir de 2 mois. Eugénie l'a bien aimé dilué dans un peu d'eau.
Mais c'était un miso encore trop jeune, immature, je le voulais plus riche en saveurs et surtout plus chargé en enzymes.
J'ai jugé mon miso prêt à 7 mois. Et encore, j'en ai mis un pot au frigo et j'ai laissé les autres fermenter encore. Plus le miso vieillit, meilleur il est !
J'ai refait un miso de riz 10 jours après, et voici la différence entre le miso pas encore fermenté (à droite), et le miso à 10 jours de fermentation (à gauche). On voit bien la dégradation des grains par les enzymes. Mon miso est vivant !
Le miso est aliment nourrissant et hautement énergétique, fournissant de l'énergie rapidement disponible puisque, pendant la fermentation, les enzymes apportés par le koji dégradent les protéines en acides aminés et les glucides en sucres simples.
Qui plus est, c'est un aliment très alcalinisant, qui nous permet donc de lutter contre l'acidification (endogène ou exogène). C'est pour cette raison qu'il est médicalement reconnu pour agir contre les radiations, et qu'on nous préconisait ici de consommer du miso après Fukushima ou qu'on le recommande lors des chimiothérapies.
Il y aurait tant à dire sur le miso ! Du fait de son pouvoir alcalinisant, il aide à l'absorption du calcium et des autres minéraux, donc il soutient la croissance des enfants, il aide les personnes convalescentes, les jeunes mamans qui viennent d'accoucher, les grands fatigués, etc etc !
Alors vous pensez bien que quand j'ai compris que je pouvais en faire à la maison, j'ai sauté sur l'occasion.
De la soupe, bien sûr (diluer un peu de miso dans de l'eau chaude pour un petit bouillon instantané, y ajouter des algues ou des légumes préalablement cuits dans l'eau pour une soupe un peu plus complète).
Mais aussi un condiment fabuleux : mixer avec du tahini et de l'eau pour une sauce riche et réconfortante. Mais mixé également avec un avocat... miam !
Bref, fabriquer à la maison un superaliment aussi bon, je n'en suis pas peu fière !
Caroline