Vous l'avez probablement remarqué, les tableaux qui présentent les aliments par catégorie "alcalinisants" ou "acidifiants" ne sont pas toujours d'accord. On trouve par exemple la tomate un coup dans l'un, un coup dans l'autre. Pourquoi ?
Comprenons d'abord la distinction entre les acides faibles et les acides forts. Lesacides forts, c'est simple, sont presque tous issus de la digestion des protéines animales : acide urique, acide sulfurique, acide phosphorique par exemple. L'élimination de ces acides demande un travail considérable à l'organisme, et, d'ailleurs, cette capacité d'élimination est limitée. Par conséquent, l'excédent d'acides forts s'accumule, il est stocké dans l'organisme.
En ce qui concerne les acides faibles, ils sont surtout produits par la consommation de produits végétaux. Ces acides (acide citrique, acide oxalique, acide pyruvique, acétylacétique...), une fois dans notre organisme, sont oxydés, puis éliminés par la voie gazeuse via les poumons : par la respiration.
Contrairement à l'élimination des acides forts, celle en acides faibles est illimitée, mais mais mais... inégale selon les personnes. Et c'est là que nous trouvons la réponse à notre question : certaines personnes (peu nombreuses) présentent une faiblesse métabolique face aux acides faibles. Ce sont les personnes qui ont une faible activité enzymatique, autrement dit qui ne produisent pas assez d'enzymes hépatiques et pancréatiques. C'est pourquoi le citron sera alcalinisant pour la plupart des gens, mais acidifiant pour ceux qui ont cette faiblesse métabolique face aux acides faibles et dont l'organisme n'arrive pas à oxyder les acides du citron.
Christopher Vasey insiste donc sur une 3ème catégorie dans le tableau de l'équilibre acido-basique : en plus de la liste des aliments acidifiants et des aliments alcalinisants, il donne la liste des aliments acides qui seront consommés avec précaution par les personnes souffrant de faiblesse métabolique face aux acides.
Voici sa liste des aliments acides (et donc, soit alcalinisants, soit acidifiants, selon les cas) :
• les fruits pas mûrs
• les fruits acides (groseilles, cassis, framboises, fraises, agrumes, certaines pommes, certaines cerises, certaines prunes, certains abricots...)
• le melon et la pastèque
• la tomate, la rhubarbe, l'oseille, le cresson
• le petit-lait, le lait caillé, le kéfir de lait, le fromage blanc frais
• la choucroute et les légumes lacto-fermentés
• le vinaigre
Mais alors... Comment savoir si l'on fait partie des gens qui oxydent mal les acides faibles ?
Vasey propose d'en faire le test soi-même : manger beaucoup d'aliments de cette liste sur 1 ou 2 jours, et vérifier les symptômes. Si les douleurs habituelles augmentent, si les problèmes de peau s'intensifient, si la fatigue s'accumule... alors ces aliments sont acidifiants pour la personne.
Si rien ne se passe (ou je dirais, si les symptômes s'atténuent du fait de l'alcalinisation apportée), alors ces aliments sont alcalinisants.
Voici donc la réponse de Christopher Vasey à la question sur les fruits acides : ils ont un effet différent selon qui les consomme. Et pour savoir s'ils sont bons pour nous ou mauvais, il n'y a que nous pour en faire l'expérience et en tirer une conclusion.
Je comprends que cette réponse ne soit pas satisfaisante pour certaines personnes qui sont un peu perdues. En matière de santé, nous avons été éduqués pour ne faire confiance qu'au médecin, qu'aux livres écrits par des "spécialistes", nous avons été matraqués par des informations effrayantes à la télévision, et ainsi, depuis trop longtemps, nous avons perdu l'instinct et la confiance en nous-mêmes.
J'aime néanmoins cette approche empirique. J'aime qu'on me dise de me prendre en main, de tester, d'essayer, de m'écouter, et de ne pas attendre des listes d'aliments "autorisés" ou "interdits". J'aime cela, car je me sens plus autonome et plus responsable. C'est un peu ce que je souhaite transmettre via ce blog : il faut réapprendre à s'écouter. Il faut essayer, observer, éventuellement prendre des notes sur ses expériences, mais toujours s'affranchir des fameuseslistes. Et à la base : se faire confiance.
Caroline
* un livre, entre autres : L'équilibre acido-basique, source de bien-être et de vitalité, Christopher Vasey, éditions Jouvence
PS : voir également
- l'équilibre acido-basique
- l'acidose et les maladies
- les crises de guérison